Hausse des cotisations des Ocam : quels effets possibles sur le secteur de l’optique ? (Interview)

Publié le 11/12/2023

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Sous l’effet, notamment, du 100 % santé, les tarifs des complémentaires santé s’envolent, au point que le ministre de la Santé s’est saisi du dossier. Gilles Oster, senior manager et expert santé au sein du cabinet de conseil en assurance Neuros, analyse les éventuelles conséquences de cette inflation sur le secteur de l’optique.  Extraits de son interview, à découvrir en intégralité dans le numéro 771 de L’Opticien-Lunetier

Comment le marché des Ocam a-t-il évolué depuis la mise en place de la réforme ?

On observe toujours un mouvement de concentration avec une baisse constante du nombre d’organismes, mais celui-ci n’est pas lié au 100 % santé. La réforme a surtout eu un impact sur leurs dépenses, car ils en financent une grande partie. Sur l’optique, ça n’a pas changé grand-chose compte tenu du faible taux de panier A mais leurs remboursements se sont alourdis sur le dentaire et encore plus sur l’audioprothèse. Ça a totalement déstabilisé les équilibres et contraint les Ocam à augmenter notablement leurs cotisations. Et cette tendance va se poursuivre avec la hausse du ticket modérateur en dentaire et sur les transports sanitaires.

Cette situation peut-elle initier un mouvement de « désasurrance » notamment sur les contrats individuels ?

Elle risque surtout d’avoir pour conséquence une baisse du niveau de garantie. Les contrats collectifs pourront limiter la hausse des tarifs mais réduire les couvertures. Et certains bénéficiaires de contrats individuels pourront préférer souscrire un contrat non responsable (taxé à 20,27 % vs. 13,27 %, ndlr) mais moins cher, qui sera limité aux « vrais risques », comme l’hospitalisation.  Car payer de sa poche 7,50 € de ticket modérateur pour une consultation de généraliste, c’est à la portée de presque tout le monde.

Prévoyez-vous donc un développement des contrats non responsables, comme le suggère le groupe Santiane ?

La plupart des Ocam ne veulent pas vendre de garanties non responsables : l’optique reste un produit d’appel, plus glamour que l’hospitalisation ! Dernièrement, un contrat santé non responsable est sorti dont le tarif est 20 % moins cher, mais avec une exclusion du dentaire qui risque de laisser un reste à charge important. Un engouement pour ces contrats nécessiterait un écart de prix plus important.

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