AME vs. C2S : une étude souligne l’iniquité des 2 couvertures sur l’optique

Publié le 28/11/2023

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L’Irdes (Institut de recherche et documentation en économie de la santé) a analysé les consommations de soins de ville des personnes couvertes par l’Aide médicale de l’Etat (AME). Cette étude met en exergue de très faibles dépenses sur l’optique, malgré des besoins avérés. 

L’Aide médicale de l’Etat (AME) s’adresse aux étrangers en situation irrégulière, résidant en France depuis au moins trois mois et dont les ressources sont inférieures au plafond de la C2S (9 041 euros annuels pour une personne seule en 2022). Elle permet un accès gratuit, sans copaiement ni franchise, à un large panier de soins recouvrant celui de la C2S, avec certaines restrictions, dont les lunettes, les prothèses dentaires et les aides auditives. Les bénéficiaires de l’AME (411 000 personnes au 31 décembre 2022) n’entrent pas dans le 100 % santé, contrairement à ceux de la C2S.

L’Irdes a comparé les consommations de soins des bénéficiaires de l’AME à celles des bénéficiaires de la C2S. « Les dépenses ambulatoires des bénéficiaires de l’AME s’élèvent à 1 194 euros contre 1 436 euros pour ceux de la CSS-NC.  Cet écart s’explique par les niveaux de couverture très différents des soins dentaires et de l’optique », observe l’institut. En effet, à l’exception de ces postes, les taux de recours des assurés AME et C2S apparaissent très proches, comme le recours au médecin généraliste (82 % vs. 85 %) et au spécialiste (60 % vs. 64 %).  En revanche, les bénéficiaires de la C2S sont plus nombreux à avoir recours à l’optique (18 %) et aux soins dentaires (43 %) que ceux de l’AME (32 % pour les soins dentaires et seulement 2 % pour l’optique).

« Nos résultats font apparaître une forte proximité entre les profils de consommation pour les postes couverts de manière équivalente, tant en termes de dépenses qu’en termes de nombre de contacts.  Nous montrons par ailleurs qu’en l’absence de couverture suffisante, comme c’est le cas des soins dentaires et de l’optique, la consommation des personnes couvertes par l’AME est beaucoup plus faible que celle des personnes couvertes par la C2S », conclut l’Irdes. L’organisation se montre ainsi opposée à une restriction des garanties de l’AME, régulièrement évoquée.

Cette étude rouvre par ailleurs le débat sur l’opportunité d’élargir le 100 % santé aux bénéficiaires de l’AME, qui font en outre l’objet de discriminations pour obtenir un rendez-vous chez un ophtalmologiste.

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