La cohésion des réseaux d’opticiens itinérants se fissure
Partager :
L’Opticien Qui Bouge quitte le Road, le collectif récemment créé pour fédérer les opticiens en mobilité. En cause, une divergence d’opinion sur le service de télé-expertise récemment mis en œuvre par le réseau.
L’Opticien Qui Bouge a récemment annoncé la signature d’un partenariat exclusif avec la société LyleOO pour proposer une solution de télé-expertise permettant d’obtenir une prescription en moins de 48 heures. Cette initiative a été fortement critiquée par Matthieu Gerber, président du Road et dirigeant du réseau Les Opticiens Mobiles, qui y voit « un guichet à ordonnances » et une pratique susceptible d’engendrer une perte de chance pour les patients.
Gwénaël Merlio, fondateur de L’Opticien Qui Bouge, se défend contre ces accusations. Dans un communiqué, il insiste sur les valeurs du réseau et la déontologie de son approche : « La solution LyleOO est commercialisée légalement, en lien avec des ophtalmologues basés en France. Ses fondateurs (experts en optique lunetterie et en chirurgie réfractive) ont un sens aigu de la probité et leurs objectifs de transparence et de régulation de toute dérive par les opticiens utilisateurs de leur solution de télé-expertise sont primordiaux. D’où le succès rencontré par LyleOO depuis son déploiement en mai 2023 et leur sélection par L’Opticien Qui Bouge. » L’entreprise a ainsi décidé de quitter le Road, dont il était pourtant membre fondateur.
La société LyleOO prend aussi la parole et déclare que son objectif est « d’apporter une solution aux difficultés d’accès aux équipements optiques particulièrement dans les zones carencées en ophtalmologistes mais aussi auprès des personnes à mobilité réduite ». Elle explique notamment que la télé-expertise trouve son application dans le cadre de son service : « Le scénario est bien celui d’un professionnel de santé (ici, l’opticien-lunetier) sollicitant, à distance, l’avis d’un professionnel médical (ici, l’ophtalmologiste) en raison de ses compétences particulières. Cette expertise est sollicitée sur la base d’informations de santé liées à la prise en charge du patient (informations recueillies tant auprès du patient lui-même, qu’auprès de l’opticien-lunetier réalisant les mesures de la vision avant envoi à l’ophtalmologiste). »