37 % des salariés ne se voient pas tenir dans leur travail jusqu’à la retraite
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A l’heure où la réforme des retraites est au cœur des débats, une publication de la Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques, qui dépend du ministère du Travail, nous apprend que près d’1 salarié sur 4 ne se voit pas exercer son métier jusqu’à la retraite.
Cette étude réalisée en 2019, soit avant la crise du Covid-19, mais publiée ces jours-ci conclut que « les métiers les moins qualifiés, au contact du public ou dans le secteur du soin et de l’action sociale, sont considérés par les salariés comme les moins soutenables ».
Ce sont les jeunes qui rencontrent le plus de difficultés : 59 % des moins de 30 ans ne se sentent pas capables de tenir dans leur travail jusqu’à la retraite, contre 18 % des 50 ans ou plus. S’il y a peu de différences entre les femmes et les hommes, respectivement 41 % et 34 %, chez les ménages sans enfant le travail n’est pas soutenable pour 33 % des sondés mais ils grimpent à 49 % quand il y a un ou plusieurs enfants, dont un de moins de 3 ans.
Parmi les familles professionnelles où les salariés ne pensent pas tenir dans leur travail jusqu’à la retraite on retrouve des métiers qui comprennent l’accueil du public (caissiers, employés de la banque ou des assurances et de l’hôtellerie-restauration), le soin ou l’action sociale (infirmiers, aides-soignants) ainsi que des ouvriers de la manutention, du bâtiment ou de la mécanique. Notons que les opticiens ou les paramédicaux plus généralement n’apparaissent pas dans le classement.
Parmi les raisons qui poussent les salariés à penser qu’ils ne tiendront pas dans leur travail jusqu’à la retraite, la Dares avance les nuisances dans l’environnement de travail (bruit, chaleur, humidité, fumées ou poussières, etc.), les contraintes physiques (rester longtemps debout, porter des charges lourdes, etc.) ou encore les contraintes psychosociales (travail intense, manque d’autonomie, exigences émotionnelles, insécurité socio-économique, conflits de valeur, rapports sociaux dégradés). Alors que faire ? « Une organisation du travail qui favorise l’autonomie, la participation des salariés et limite l’intensité du travail tend à rendre celui-ci plus soutenable », conclut la Dares.