Hausse du prix des Ocam : l’UFC-Que Choisir incrimine la mise en œuvre du 100 % santé en optique
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L’UFC-Que Choisir pointe du doigt la hausse des cotisations des Ocam qui, selon ses calculs, atteint une médiane de 7,1 % cette année. L’association de consommateurs dénonce tout particulièrement le « mauvais pilotage » du 100 % santé qui pénalise lourdement les usagers du système de soins.
L’UFC-Que Choisir a analysé 594 contrats individuels, portant sur 128 organismes. Selon cette étude, l’augmentation médiane des tarifs des Ocam entre 2022 et 2023 est de 7,1 %, soit 126 euros sur l’année (pour 20 % des assurés, cette hausse dépasse 240 euros). Dans ce contexte, l’organisation invite les Français à comparer les contrats, ce qui reste cependant difficile : « compte tenu d’un encadrement laxiste, la quasi-totalité des complémentaires santé taisent ou masquent sur les avis d’échéance les informations qui permettraient aux consommateurs de parfaitement prendre conscience de l’intérêt de faire jouer la concurrence », souligne-t-elle. L’association affirme qu’aucun des avis d’échéance les plus communs ne mentionne la hausse tarifaire en euros ou en pourcentage. Cette opacité concerne également les taux de redistribution et les frais de gestion : « une seule complémentaire affiche ces informations à proximité du montant annuel de cotisation, alors que les autres les relèguent au mieux au verso, voire au sein de courriers verbeux. Pas étonnant, compte tenu du fait que les frais de gestion représentent encore en moyenne 21 % des cotisations et n’ont toujours pas diminué depuis 2015. »
Le scénario de la baisse des dépenses en optique ne s’est pas réalisé
La flambée des cotisations s’expliquerait entre autres par un « mauvais pilotage » du 100 % santé, car l’équilibre de la réforme reposait sur une prévision de baisse, non réalisée, des dépenses en optique. Les opticiens en prennent ici pour leur grade : « comment s’en étonner, quand on sait que trop de professionnels préfèrent protéger leurs profits plutôt que de jouer le jeu de la réforme ? À cet égard, rappelons que dans le prolongement des alertes de l’UFC-Que Choisir et de la répression des fraudes, la Cnam a établi qu’en 2022 plus de la moitié des opticiens étudiés ont manqué à leurs obligations de présenter suffisamment d’offres 100 % santé en magasin et/ou sur les devis. » Dans ce contexte, les porteurs de lunettes voient augmenter à la fois leurs cotisations et leur reste à charge sur leur équipement (+18 euros en moyenne depuis 2019), sans réduction des renoncements pour raisons financières.
Face à ces constats, l’UFC-Que Choisir juge impératif de « garantir aux consommateurs un exercice effectif de leur droit à la résiliation, ce qui suppose d’encadrer les avis d’échéance, afin qu’ils indiquent clairement les augmentations tarifaires et la performance des organismes (taux de redistribution, taux de frais de gestion et leur comparaison avec les taux moyens de la profession) ». L’association demande en parallèle au gouvernement d’assurer un meilleur suivi de la réforme et d’y associer les représentants des usagers.