Relations avec les patients : un bon démarrage pour l’outil Mon Espace Santé
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Après l’échec relatif du DMP, son successeur Mon Espace Santé parviendra-t-il à s’imposer dans les pratiques des usagers ? Un sondage réalisé par CSA pour France Assos Santé montre qu’un an après son lancement, ce service, qui permet de fluidifier les échanges des professionnels de santé entre eux et avec les patients, a atteint une bonne notoriété. Des freins persistent cependant à son appropriation par l’ensemble de la population.
Selon cette enquête*, 95 % des Français utilisent au moins un service numérique dans le cadre du parcours de santé : le premier cité est ameli.fr (par 77 %), suivi par les plateformes de prise de rendez-vous en ligne (68 %) et les sites des Ocam (62 %). Mon Espace Santé, qui s’est récemment enrichi de plusieurs applications, est ici mentionné par un peu plus d’1 sondé sur 3 (37 %). Pourtant, le taux de notoriété du service est de 82 % (88 % chez les 50 ans et plus) : il est dû avant tout à l’e-mail d’activation envoyé aux assurés par l’Assurance Maladie. Aujourd’hui, deux tiers des Français savent qu’un compte Mon Espace Santé a été créé automatiquement pour eux et 38 % l’ont activé (5 % ont fait valoir leur droit d’opposition ou supprimé leur compte). Ces résultats doivent cependant être relativisés : l’enquête ayant été réalisée en ligne, les répondants sont en effet des usagers connectés et donc familiers du numérique.
Des usagers en manque d’informations sur Mon Espace Santé
Une fois leur compte activé, 71 % des sondés ont utilisé au moins une fonction : plus de la moitié ont complété leur profil médical, un tiers ont ajouté eux-mêmes des documents, un quart ont consulté des documents déposés par leur médecin et 16 % ont utilisé la messagerie sécurisée (27 % des moins de 34 ans). « Un répondant sur trois n’est jamais retourné sur son compte depuis son activation, mais une proportion équivalente y est retournée plusieurs fois, démontrant ainsi que Mon Espace Santé présente pour eux une simplicité d’utilisation et une utilité certaines », commente France Assos Santé. L’utilité perçue de Mon Espace Santé fait en revanche défaut chez les répondants qui ne l’ont pas activé : la moitié d’entre eux désirent en savoir plus sur ses bénéfices, voire recevoir un courriel de rappel. Sur la totalité du panel, près des trois quarts identifient au moins un frein à l’activation de Mon Espace Santé, notamment le manque d’information et le manque de bénéfices identifiés. « Sur ce point, le dialogue avec les professionnels de santé peut être un levier pertinent : seuls 18 % des répondants ont échangé avec un professionnel de santé concernant Mon Espace Santé, ces derniers s’étant très majoritairement montrés positifs par rapport au service ce qui constitue un point encourageant », explique France Assos Santé.
Si ce sondage démontre un bon accueil de l’outil, il souligne également « la nécessité de renforcer auprès de tous les publics l’information sur ses bénéfices attendus afin d’amplifier son appropriation et son utilisation. L’information et la pédagogie doivent être poursuivies par l’Assurance maladie et les pouvoirs publics. Les professionnels de santé ont également un rôle majeur de prescripteurs et nos chiffres indiquent qu’ils sont pourtant encore nombreux à ne pas s’être impliqués dans la réussite du déploiement de l’outil », conclut l’organisation.
*Enquête réalisée du 4 au 14 novembre auprès d’un échantillon de 1 505 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.