Le verre MiyoSmart d’Hoya est reconnu d’intérêt de santé publique par la HAS
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« Compte tenu de l’augmentation de la prévalence de la myopie, de sa gravité dans ses formes fortes et de l’amélioration clinique apportée, le verre correcteur de défocalisation myopique périphérique MiyoSmart a un intérêt de santé publique », a estimé la Haute Autorité de Santé dans un avis publié ce printemps. Selon la HAS, la population cible susceptible de recevoir ce verre peut être estimée à environ 510 000 patients.
MiyoSmart, lancé en France en 2020, utilise la technologie D.I.M.S. (pour Defocus lncorporated Multiple Segments). Celle-ci repose sur une zone optique centrale (de 9,4 mm de diamètre) qui corrige l’erreur de réfraction. Cette zone est uniformément entourée de plusieurs segments circulaires de défocalisation d’une puissance positive relative de 3,50 D sur la face avant du verre, répartis de manière uniforme selon une structure en nid d’abeille jusqu’à la périphérie médiane sur un diamètre de 33 mm. Cette technologie assure simultanément une vision nette à toutes les distances et une défocalisation myopique limitant la croissance de l’allongement axial de l’oeil.
Récemment présentés à la communauté scientifique, les résultats de l’étude clinique de suivi à 6 ans de MiyoSMart (la collecte de données s’est achevée en octobre 2021) apportent 3 enseignements principaux :
- la progression cumulée de la myopie sur la période de 6 ans n’est que de -0,92 D ;
- la progression cumulée de la longueur axiale sur cette période n’est que de 0,60 mm ;
- l’effet du traitement se maintient sur la période de 6 ans.
Par ailleurs, il n’a pas été constaté d’effet rebond chez les abandonnistes qui ont arrêté de porter les verres MiyoSmart en faveur d’unifocaux classiques : leur taux de progression est similaire à celui observé chez les jeunes myopes non traités au même âge et il n’y a pas eu de progression accélérée qui aurait fait perdre le bénéfice du traitement.
MiyoSmart nécessite un contrôle chez l’opticien tous les 3 mois
La HAS, qui s’est prononcée sur la base d’études précédentes (suivi à 2 ans et suivi à 3 ans), a estimé qu’au vu des données, le verre MiyoSmart « a une place dans la stratégie thérapeutique liée à la freination de la myopie chez l’enfant ». Elle a ainsi « trouvé un intérêt thérapeutique » à ce produit en le reconnaissant d’intérêt de santé publique. Dans son avis, elle détaille le protocole d’adaptation : après un premier rendez-vous chez l’ophtalmologiste qui prescrira le verre, un contrôle chez l’opticien devra avoir lieu après 15 jours de port, puis tous les 3 mois afin de contrôler le réglage de l’équipement. Le jeune porteur sera invité régulièrement « à remplir un questionnaire d’adaptation et de performance nécessaire à l’analyse de son cas ». Le contrôle chez l’ophtalmologiste aura lieu tous les 6 mois pour l’évaluation des fonctions visuelles et la surveillance de la progression de la myopie avec une mesure de la réfraction sous cycloplégie.