Opticien salarié en cabinet d’ophtalmologie : l’AOF appelle à refuser le statut d’assistant médical

Publié le 02/05/2022

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De plus en plus d’ophtalmologistes emploient un opticien dans le cadre de leur organisation en travail aidé. Certains d’entre eux recourent, pour ces recrutements, au statut d’assistant médical, qui bénéficie d’une aide à l’embauche. Dans un communiqué, l’Association des optométristes de France (AOF) exprime sa ferme opposition à ce procédé.

 

En 2021, selon une enquête du Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France), 14,5 % des cabinets en ophtalmologie salariaient un opticien ou un optométriste, contre 3 % en 2018. Dans certaines régions, cette proportion dépasse 30 %. Une partie de ces opticiens ont incorporé un cursus d’assistant médical en ophtalmologie. Le Snof encourage le recrutement des AMO, qui font l’objet d’une aide à l’embauche particulièrement incitative (jusqu’à 36 000 euros la première année en zone sous-dense).

 

Une “injure aux compétences” de l’opticien

« Le Syndicat national des ophtalmologistes met en avant cette solution auprès de ses adhérents pour règlementer les pratiques ‘hors cadre’ des secrétaires, et autres petites mains, mais aussi des opticiens. Si l’AOF comprend bien que les aides financières accordées par l’Assurance maladie dans le cadre de l’embauche d’un AMO sont intéressantes pour les ophtalmologistes, cette proposition fait injure aux compétences de professionnel de santé de l’opticien. Une formation de niveau Bac n’a pas vocation à réglementer les compétences de titulaire d’un diplôme d’État de professionnel de santé de niveau BTS (Bac + 2). D’autant plus que la quasi-totalité des recrutements en cabinet se font au niveau Licence (Bac + 3) ou Master (Bac + 5) », explique Yannick Dyant, président de l’AOF. L’organisation rappelle en outre que l’opticien-lunetier est un professionnel de santé règlementé par le Code de la santé publique, présent dans la convention collective des cabinets médicaux, ainsi que dans le répertoire des métiers de la fonction publique hospitalière.

 

Anticiper le futur rôle de l’opticien de santé

Le syndicat pointe du doigt le décalage entre les textes juridiques les opticiens et la réalité du travail en cabinet d’ophtalmologie : « cette situation amène les employeurs à trouver des solutions alternatives. Cette démarche, bien que positive, démontre la nécessité de faire évoluer le cadre légal actuel, mais ne doit pas entrainer vers le bas la profession d’opticien ». L’AOF appelle donc tous les opticiens et optométristes à refuser la requalification de leur poste vers le statut d’assistant médical. En parallèle, elle demande une évolution rapide du décret de compétences de l’opticien pour l’exercice en milieu médical. Son objectif est d’obtenir un décret de compétences en adéquation avec la réalité des actes demandés en milieu médical, et plus largement, d’anticiper le futur rôle de l’opticien de santé, dont la formation est en cours de réforme au niveau licence.

 

 

Zoom sur la fonction d’assistant médical

Cette fonction peut être assurée aussi bien par d’actuels aides-soignants, infirmières, secrétaires médicales ou tout autre profil souhaitant suivre cette nouvelle voie professionnelle. Dans tous les cas, l’assistant médical devra être formé ou s’engager à suivre une formation spécifique dont le contenu est en cours de définition dans le cadre de la convention collective des personnels des cabinets médicaux. Afin de ne pas retarder la mise en œuvre de cette mesure, il a été prévu que les médecins puissent recruter des assistants médicaux dès à présent, sans formation préalable, sous réserve de leur donner la possibilité de se former à ces nouvelles missions dans les deux ans suivant leur prise de fonction. Cette formation ad hoc sera validée par un certificat de qualification professionnelle qui devra être obtenu dans les 3 ans suivant la prise de fonction.

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