Primo-prescription par les orthoptistes : le Snof s’interroge “sur l’utilité d’une telle mesure”
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Comme nous vous l’indiquions dans une de nos précédentes news, le décret du 26 avril relatif aux soins visuels pouvant être réalisés sans prescription médicale par les orthoptistes est paru mercredi ou Journal Officiel. Si les orthoptistes assurent qu’ils « respecteront la coordination des soins avec leurs partenaires opticiens », le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France) « prend acte de la publication du décret et attend les contre-indications à venir dans l’arrêté du ministère de la Santé ».
Dans un communiqué, les ophtalmologistes rappellent « que la prescription de lunettes doit demeurer une prérogative du médecin ophtalmologiste, qui reste le professionnel de santé le plus compétent pour dépister les pathologies asymptomatiques et potentiellement graves, comme le glaucome et les maladies rétiniennes, qui peuvent coexister avec les troubles réfractifs ».
Thierry Bour, président du Snof regrette « que le bilan ophtalmologique obligatoire, introduit dans le Code de la santé publique en décembre 2021, avant renouvellement d’un équipement optique par un orthoptiste ou un opticien ne soit pas mieux explicité dans ce décret ». Et de continuer : « Il est primordial que tout nouveau patient puisse rentrer dans un parcours de soins sécurisé et cela implique de consulter d’abord un ophtalmologiste pour effectuer un examen complet en l’absence de dossier médical antérieur. C’est pourquoi, nous appelons les ophtalmologistes a ne mettre en place cette mesure que dans les cabinets ou la prise en charge optimale pourra être assurée. »
Le Snof s’interroge sur l’utilité de cette mesure mettant en parallèle « un contexte de baisse continue du délai de rendez-vous avec un ophtalmologiste dans tous les types de territoires depuis 2027 » (Voir notre news : 26 jours : c’est le délai médian pour un RDV chez l’ophtalmologiste selon le Snof). Thierry Bour appelle ainsi à une « concertation constructive et honnête avec l’ensemble des acteurs médicaux, paramédicaux, institutionnels et représentants des patients pour continuer à apporter notre expertise afin d’améliorer l’accès aux soins visuels comme nous le faisons depuis plus de 10 ans maintenant ».