100 % santé : le syndicat des audioprothésistes charge “une partie du secteur de l’optique”
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Suite à la publication du rapport de la mission Igas-IGÉSR sur la filière auditive, Luis Godinho, le président du Syndicat des audioprothésistes, a présenté ce matin lors d’une conférence les propositions pour pérenniser le succès de la réforme du 100 % santé dans cette branche, en égratignant au passage l’optique.
Si elle devait répondre aux problèmes d’accessibilité en optique, audiologie et dentaire, la réforme ne connaît pas les mêmes répercussions dans ces différents secteurs. 780 400 personnes ont été appareillées en 2021, soit une hausse de 72 % par rapport à l’année 2019. Parmi elles, 39,5 % des appareils délivrés proviennent de la classe I. Un succès franc que ne connaît pas l’optique où le pourcentage de 100 % santé n’a pas dépassé 17 % en 2021.
S’il est difficile de comparer purement et simplement les deux professions, le SDA a précisé que les audioprothésistes sont plus des « prestataires de services » que des commerçants : « Ce que nous vendons, c’est du temps », par opposition aux opticiens, « Vendeurs de verres correcteurs ». Il faudrait un « repositionnement de la profession d’audioprothésiste dans le champ des métiers de la rééducation plutôt que dans celui de l’appareillage ».
Autre point de désaccord : la publicité. Luis Godinho a salué le fait que la mission Igas ait retenu l’existence de publicités « excessives » et a montré quelques exemples de cette « folie de promotions qui viennent pour beaucoup d’une partie du secteur de l’optique : 4 sur les 5 mentionnées ». « C’est la 1ère fois qu’on voit un équipement offert pour la Saint-Valentin », a-t-il déploré. Un nouvelle fois, le président du SDA a souligné les distinctions entre les deux filières, la spécificité des audioprothésistes – choix de l’équipement (qui ne dépend pas du prescripteur) – et de leur patientèle bien plus âgée en moyenne et potentiellement plus fragile que celle des opticiens. « Les mauvaises pratiques dans le secteur de l’optique sont notoires et dénoncées y compris par les syndicats d’opticiens à l’exemple du Rassemblement des opticiens de France (Rof) », indique le SDA. Il ajoute cependant que les acteurs qui font « n’importe quoi » sont « une minorité ».