Un rapport parlementaire réaffirme la nécessité d’allonger les études d’optique et évoque l’ouverture du métier à la pratique avancée
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Le rapport de la mission d’information de l’Assemblée nationale sur la formation des professions paramédicales a été récemment présenté par la députée Annie Chapelier. Il formule diverses propositions qui, pour les opticiens, insistent sur la réingénierie de la formation, son universitarisation, et préconisent la mise en place d’une pratique avancée dans la filière.
Le rapport dénonce la très forte hétérogénéité des formations aux professions paramédicales, la complexité de leur gouvernance, une universitarisation à géométrie variable et l’inadaptation des programmes aux besoins de santé. « Pour certaines professions, les formations sont particulièrement datées, à l’instar des opticiens-lunetiers, dont la formation n’a par exemple pas évolué depuis 1998. Comme l’a montré le rapport de l’Igas sur la filière visuelle, plus de 70 % des étudiants en BTS souhaitent aujourd’hui poursuivre leurs études à l’issue de leur cursus, le BTS étant vu comme une étape dans la construction d’un parcours de formation », souligne le texte. Dans ce contexte, la députée insiste sur la nécessité d’accélérer la réingénierie des professions paramédicales (réclamée de longue date par les syndicats d’opticiens) qui, selon la DGOS, devrait être achevée fin 2022.
La rapporteure propose d’amener à trois ans d’études reconnues au grade licence, l’ensemble des formations qui se déroulent aujourd’hui en deux ans et confèrent le grade de BTS, notamment celle des opticiens. Elle recommande aussi de conférer à l’ensemble des formations de niveau bac+3 le niveau de licence et à celles de niveau bac+5, celui de master. Cela permettra d’intégrer l’ensemble des formations médicales au schéma LMD et de développer les passerelles entre les formations. En corollaire, le rapport préconise d’étendre la pratique avancée, pour l’heure réservée aux infirmier.ère.s (IPA), à de nouveaux domaines et métiers : l’optique serait concernée, comme l’orthoptie. « Il est essentiel d’évaluer, en concertation avec les professions, les métiers et domaines pour lesquels cet exercice en pratique avancée pourrait être opportun. Avant d’entamer ces concertations, il sera nécessaire de réaliser un bilan de la formation actuelle au diplôme d’infirmier en pratique avancée et l’intégration professionnelle des IPA », explique Annie Chapelier.
Plus généralement, le rapport préconise de clarifier la gouvernance des formations paramédicales, en les plaçant exclusivement sous la tutelle des ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur et de la recherche, mais aussi de systématiser une évaluation, à échéance régulière et en concertation avec les représentants des professions, des référentiels d’activité et des maquettes de formation.