Zones sous-dotées : les ophtalmos rejettent en bloc les téléconsultations dans les magasins d’optique

Publié le 28/05/2021

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Le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France) a présenté le 28 mai son programme visant à éliminer dans les 5 ans les zones médicalement sous-dotées et continuer à réduire les délais de rendez-vous, qui auraient baissé de 33 jours en moyenne depuis 2017. Ce plan, qui mise notamment sur les sites secondaires, exclut les opticiens et toute mise en place de téléconsultations dans leurs points de vente. 

 

Selon une enquête menée par le Snof de février à avril 2021, la démographie des ophtalmologistes se stabilise. Ces trois dernières années, 656 installations hors hôpital ont été enregistrées, notamment grâce à l’accroissement des nouveaux diplômés français et à l’arrivée de diplômés étrangers (qui représentaient 18 % des ophtalmologistes en 2019 contre 8 % en 2010). « Les chiffres de l’enquête démontrent une meilleure répartition des nouveaux installés, davantage enclins à choisir les territoires les moins denses pour une première installation. Ils sont ainsi 16 % (contre 8 % de l’ensemble des ophtalmologistes) à choisir des territoires peu denses en ophtalmologistes, et dans la majorité des cas peu denses en orthoptistes libéraux. 20 % d’entre eux choisissent même les aires de 50 000 à 200 000 habitants, où se trouvent 17 % de l’ensemble des ophtalmologistes », note le Snof. Les zones d’installations les plus attractives restent les régions Ile-de-France (25 %), Auvergne-Rhône-Alpes (11 %) et PACA (11 %). « Si cette dynamique de première installation participe à renforcer le maillage territorial de l’offre de soins dans les zones les moins urbaines, elle doit être encouragée par des mesures spécifiques et développée grâce aux perspectives démographiques actuelles », commente Thierry Bour, président du syndicat.

 

1 ophtalmo sur 4 aimerait ouvrir un site secondaire

Pour améliorer le maillage territorial et répondre à l’objectif « Zéro délai en 2022 », le Snof veut accroître l’offre dans les agglomérations moyennes et grandes pour alléger la pression dans les zones sous-dotées, favoriser l’installation de jeunes ophtalmologistes dans ces dernières et y développer les cabinets secondaires avec une présence au moins partielle d’ophtalmologistes (8 % des praticiens exercent dans une telle structure mais 25 % souhaiteraient en ouvrir si les conditions étaient plus attractives). Pour cela, il préconise de :

  • définir les zones concernées : les territoires de vie – santé où la densité en ophtalmologistes est inférieure à 5 pour 100 000 habitants pourraient constituer une cible d’intervention prioritaire pour des aides de l’Assurance maladie afin de favoriser les installations en cabinet principal et secondaire ;
  • rendre ces zones éligibles aux aides démographiques définies par la Convention médicale de 2016 (contrat d’aide à l’installation, contrat de transition et contrat collectif pour les soins visuels réservé aujourd’hui aux Maisons de santé et aux Centres de santé) ;
  • élargir les aides pour stimuler la création de cabinets secondaires.

 

Les orthoptistes restent en première ligne

Concernant ces sites secondaires, l’enquête du Snof montre que 3 ophtalmologistes sur 4 se prononcent en faveur de vrais cabinets avec la présence physique régulière d’un praticien. L’installation d’un poste avec un orthoptiste seul (relié en télémédecine à un cabinet d’ophtalmologie) convainc 25 % d’entre eux. En revanche, la mise en place de « téléconsultations d’ophtalmologie » chez les opticiens n’a la faveur que de 2 % des ophtalmologistes sondés. « Il y a un rejet quasi-total des téléconsultations dans des magasins d’optique. Ça peut vite tourner au compérage et cette solution est par ailleurs peu efficace », explique Thierry Bour. Le Snof continuer de miser en revanche sur les orthoptistes, qui voient leur nombre augmenter rapidement (plus de 300 nouveaux diplômés par an depuis 2018) et le développement du travail aidé avec d’autres professionnels (infirmières, assistants médicaux), qui permet d’envisager de faire travailler une partie des orthoptistes en-dehors des sites principaux, et donc d’améliorer le maillage territorial.

 

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