Réseaux de soins : le ras-le-bol des opticiens mis en lumière par une enquête de l’AOF

Publié le 05/12/2017

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Selon un sondage réalisé par l’Association des optométristes de France (AOF), les opticiens sont majoritairement partenaires des réseaux de soins mais sont hostiles à leurs pratiques qu’ils souhaitent voir changer.

 

En février 2017, l’AOF a lancé une vaste enquête visant à mieux cerner les pratiques des professionnels de la vision et leur vision de l’avenir. Plus de 2 000 professionnels ont répondu : 55,4 % d’opticiens, 35,6 % d’optométristes, 7,6 % d’orthoptistes et 1,1 % d’ophtalmologistes. Il ressort de cette étude que les réseaux de soins sont la première préoccupation des opticiens propriétaires de magasins, devant la dynamique du marché et les évolutions législatives. Ils se placent en revanche au troisième rang des inquiétudes des salariés, plus soucieux des mouvances réglementaires et de la santé du secteur. « Les propriétaires étant impactés très directement par le développement des réseaux de soins sont particulièrement concernés par le sujet. La nécessité de créer du trafic et du volume en point de vente, liée à la sur-compétition, est la principale explication à ces différences », commente l’AOF.

Mais, quel que soit leur statut, les opticiens se montrent très critiques à l’égard de ces dispositifs : plus de 80 % des patrons et 55 % des employés sont opposés aux réseaux qu’ils soient ouverts ou fermés. A peine plus de 15 % des propriétaires, contre plus de 30 % des salariés, sont seulement opposés aux réseaux fermés. De manière générale, 45 % des opticiens estiment que ces systèmes, de manière générale, diminuent le reste à charge mais aussi la qualité des équipements. Pour 47 %, ils diminuent les remboursements et la qualité des produits, sans bénéfice pour le reste à charge. Seuls 7 % jugent qu’ils permettent d’offrir une meilleure qualité avec un reste à charge maîtrisé. Pour autant, malgré cette hostilité, 73 % des opticiens exercent dans un point de vente partenaire d’un ou de plusieurs réseaux. En moyenne, on observe qu’un magasin a signé avec 3,5 plateformes. Il existe cependant de fortes disparités : 40 % des sondés travaillent avec 5 réseaux ou plus, quand 30 % ne sont liés qu’à 1 ou 2.

 

Trop de syndicats ?

Alors que le rapport de l’Igas a notamment mis en lumière l’important déséquilibre des conventions conclues entre les professionnels de santé et les plateformes, 65 % des opticiens sont favorables à une évolution de la situation. Seuls 6,7 % d’entre eux ne souhaitent pas d’encadrement des appels d’offres quand 28 % ne se prononcent pas. Parmi les éléments demandés par les réseaux, quatre sont principalement rejetés par les professionnels : la fourniture d’une collection exclusive et obligatoire, le prix d’achat des verres, le bilan comptable et la transmission de la prescription.

Dans ce contexte, 60 % des opticiens sondés se disent mal représentés ou ne connaissent pas les différents syndicats de la profession. Ils estiment en revanche, à plus de 75 %, que ces organisations sont les plus compétentes pour fixer le cadre des appels d’offres (contre 8% pour le gouvernement). Une très large majorité souhaite par ailleurs une diminution du nombre de syndicats et avoir un syndicat fort, capable de défendre la profession de manière plus efficace devant les pouvoirs publics. Dans cet objectif, l’AOF indique n’avoir pas demandé à participer aux travaux de l’Igas sur le sujet des réseaux de soins.

 

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