Reportage « Que valent les lunettes low-cost » : la Fnof demande un droit de réponse à France 2
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Suite au reportage diffusé dans l’émission « Tout compte fait » le 18 novembre 2017, la Fédération nationale des opticiens de France (Fnof) a adressé un courrier très argumenté à la chaîne.
Alors que la journaliste s’exprimant dans le reportage indique que les syndicats d’opticiens n’ont pas souhaité répondre à la rédaction, Alain Gerbel, président de la Fnof, indique que son organisation n’a jamais été contactée et n’a jamais refusé de répondre à ces questions. « Cette affirmation porte atteinte à l’image de la profession d’opticien et à l’honneur de la Fédération », ajoute-t-il.
La Fnof demande ainsi à France 2 de diffuser un message précisant qu’elle n’a jamais été invitée à intervenir pour porter la voix des opticiens traditionnels. « Si elle avait été interrogée, elle aurait pu expliquer aux téléspectateurs que l’opticien de santé ne se contente pas de laisser le porteur choisir une monture, d’attribuer le même type de verres à l’ensemble des porteurs et d’adresser la commande en Chine d’où un équipement fini lui parvient. L’opticien de santé passe en moyenne 167 minutes par équipement délivré : il procède à l’examen de vue, à la prise en compte attentive des besoins du porteur, à la détermination du verre adapté, au choix de la monture, à la prise de mesures, à la réalisation et au montage de l’équipement, à sa livraison et à son ajustage, au traitement administratif de son dossier. Il assure un service après-vente et un suivi du porteur pendant toute la durée de vie de l’équipement optique. L’opticien est un professionnel de santé soumis au Code de la santé publique en tant que profession réglementée. La Fnof ne remet pas en cause le marché des vendeurs de lunettes low-cost ; elle tient simplement à rappeler que marchand de lunettes et opticien de santé sont deux professions différentes qui ne sont pas soumises aux mêmes exigences », détaille la demande de droit de réponse.
Les marges des low-costers plus élevées que celles des opticiens traditionnels
La Fnof s’insurge en outre contre les calculs de marge dont il est fait état dans le reportage, les jugeant inacceptables : « D’un côté vous dénoncez un taux de marge brute des opticiens de 233 %, de l’autre vous encensez le modèle low-cost qui prétend acheter un équipement complet 11 euros pour le revendre à 29 euros sans intervention supplémentaire, ce qui représente une marge nette de 263 % », explique le syndicat. L’organisation complète son argumentation en rappelant qu’au 1er janvier prochain, les opticiens seront « tenus de remettre un devis distinguant le prix du produit du prix des prestations avec affichage en vitrine du prix des prestations. Il est certain que le low-cost ne voit pas ce devis d’un très bon œil n’ayant aucune prestation associée au produit puisqu’ils font de la vente en l’état ». La Fnof souligne enfin que « les opticiens traditionnels ont leur siège social en France et non Hong Kong ; leurs chiffres d’affaires et leurs déclarations d’impôts sont publics, ce qui est très loin d’être le cas du Monsieur que vous interrogez dans votre reportage ».
Une copie de cette lettre a été adressée au CSA. La ministre en charge de France Télévisions a aussi été alertée « des pratiques répétées des journalistes de France 2 à l’encontre de toute une filière ». La Fnof a également adressé un courrier aux préfets de l’Ain et du Jura leur demandant leur intervention, cosigné par le syndicat des lunetiers du Jura, le syndicat des lunetiers de l’Ain, le syndicat des opticiens de l’Ain et du Jura ainsi que certains fabricants et créateurs (Frod’s, Eyebrowear, Dokomotto, Amor Sol Amor).