La filière veut ouvrir un dialogue constructif avec le gouvernement sur l’accès aux soins optiques
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Par la voix du Conseil interprofessionnel de l’optique* (CIO), le secteur demande à l’exécutif l’ouverture rapide de travaux pour améliorer l’accès de tous à la santé visuelle et lutter contre le renoncement aux soins.
Alors que les problèmes de vue touchent plus de 60 % de la population, le CIO estime que « garantir l’accès à des produits de santé adaptés et de qualité aux 40 millions de Français qui en ont besoin est un véritable défi de santé publique » que la filière « contribue à relever, en nombre de personnes équipées comme en qualité d’équipements et ce, dans toutes les gammes de prix et en répondant aux besoins de chacun ». Ainsi, près de 28 millions de verres correcteurs et 13 millions de montures ont été commercialisés en 2014 pour compenser un handicap visuel.
Pour autant, les membres du Conseil jugent que l’accès à une optique de qualité doit être encore amélioré et souhaitent en ce sens établir un dialogue constructif avec le gouvernement. Le CIO propose que les travaux à venir permettent :
- de fournir une expression claire et transparente des garanties des organismes complémentaires ;
- d’améliorer le remboursement pour tous les porteurs sans condition de tiers payant ;
- d’améliorer l’information sur l’accès aux produits et prestations d’optique médicale ;
- de garantir la liberté de choix du professionnel et du produit ;
- de garantir l’accès libre et sécurisé à des produits optiques de qualité ;
- de maintenir, voire promouvoir, une filière de santé visuelle efficiente et innovante ;
- de dégager du temps médical par la délégation de compétences à l’égard des opticiens et en allant plus loin que la loi Santé dans le processus de complémentarité entre les opticiens et les ophtalmologistes ;
- de réfléchir à l’alignement du taux de TVA sur celui des autres dispositifs médicaux.
Le CIO demande plus de transparence aux Ocam
Au-delà du projet de « reste à charge zéro », la filière propose donc que le sujet de l’accès à la santé visuelle soit abordé de manière globale, car les difficultés ne sont pas exclusivement financières : en effet, elles sont également liées à la méconnaissance des dispositifs d’aides accessibles aux personnes défavorisées, à la baisse du nombre d’ophtalmologistes et à l’insuffisance des mesures visant à développer les complémentarités entre opticiens et prescripteurs. Par ailleurs, le CIO demande que les garanties des Ocam soient plus transparentes, lisibles et adaptées aux besoins. « Le manque de lisibilité des garanties, la trop récente et imparfaite mise en œuvre de la publication des frais de gestion, la généralisation des réseaux de référencement sans aucun garde-fou, ou encore l’absence totale d’harmonisation de présentation des offres des complémentaires-santé ne permettent pas aujourd’hui aux Français de connaître précisément le montant ou les modalités de la prise en charge de leur équipement optique », constate l’organisation. Elle rappelle en outre que la filière optique « contribue à faciliter l’accès à un équipement de qualité par la mise en place de dispositifs d’aides (Optique Solidaire pour les bénéficiaires de l’ACS par exemple) et la multiplication d’offres à tous les prix, qui permettent d’ores et déjà à chacun de trouver un équipement adapté à son défaut visuel. Une récente étude démontre même que les prix de l’optique en France sont inférieurs à ceux constatés en Europe, contrairement à ce qui est prétendu depuis cinq ans ».
* Le CIO, qui a vu le jour en 2007, regroupe le Casopi (Syndicat des centrales d’achat au service des opticiens indépendants), la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France), le Synom (Syndicat national des centres d’optique mutualistes), le Snor (Syndicat national des opticiens réunis) et le Gifo (Groupement des industriels et fabricants de l’optique). Il a notamment pour objectif le suivi de questions présentant un intérêt collectif partagé par les fabricants et les opticiens dans les domaines techniques, du développement, de la normalisation et de la valorisation des produits optiques.