Objectif zéro papier : déjà 3 000 magasins d’optique reçoivent des factures dématérialisées
Partager :
Lancés depuis 2 mois par EDI-Optique en partenariat avec une douzaine de fournisseurs, les eCoffres Opto-Demat se déploient à vitesse grand V.
« Aujourd’hui, les factures adressées à plus de 3 000 magasins sont déjà concernées, ce qui représente 20% du marché », se réjouit Thierry Peyraud, président d’EDI-Optique. Cette rapide adoption des eCoffres laissent entrevoir de belles perspectives de développement : selon Jean-Christophe Leroy, directeur des programmes EDI-Optique, 500 000 factures (sur un total de 5 millions dans la filière) auront été dématérialisées d’ici au 31 décembre 2016.
Gain de temps et d’argent
Pour rappel, les eCoffres labellisés Opto-Démat, qui respectent les règles précises de la dématérialisation fiscale, reçoivent les factures et, automatiquement, les horodatent, les classent (fournisseur, montant, type de produit, TVA), les distribuent aux responsables et au comptable, et les archivent de manière hyper sécurisée durant 10 ans. Cette solution technique s’appuie sur un standard défini par EDI-Optique : tous les fournisseurs, quelle que soit leur informatique interne, sont ainsi capables de créer, signer et déposer les factures dématérialisées de la même façon. L’eCoffre facilite ainsi l’organisation en magasin mais réduit également les coûts (baisse de 30 à 50% des frais d’expert-comptable), garantit la pérennité des factures et fait gagner une place conséquente. Par ailleurs, cette solution affranchit les opticiens de l’obligation de la piste d’audit (imposée par la loi sur la TVA entrée en vigueur au 1er janvier 2014) et les met d’ores et déjà en phase avec l’échéance de 2019, date à laquelle toutes les entreprises devront accepter de recevoir des factures dématérialisées. EDI-Optique prend en charge tous les coûts liés aux coffres-forts jusqu’à la fin 2016. Ensuite, le coffre revient à 15 à 25 euros / an et par magasin.
A ce jour, la dématérialisation est déployée pour les factures adressées par les fournisseurs (une quinzaine à ce jour) aux centrales et par les centrales aux magasins. Les factures des fournisseurs aux magasins seront intégrées au mouvement à partir de début septembre. Dans les prochains moins, le dispositif devrait se doter de nouvelles fonctionnalités (pour le lettrage et la comptabilité) et pouvoir intégrer de nouveaux documents (BL, documents pour les Ocam…).
Le numérique booste la croissance des entreprises
Jean-Pierre Corniou, directeur général adjoint de SIA Partners (programme Transition numérique), a salué cette initiative qui fait de la filière optique un précurseur en la matière. Il a souligné que la réduction du coût de la transaction « est un élément clé de la proposition de valeur au client » et que ceux qui investissent dans le numérique montrent leur capacité « à se transformer pour plus de compétitivité et d’utilité sociale ». Pointant du doigt certains conservateurs qui craignent l’essor du digital, notamment pour ses éventuelles conséquences sur l’emploi, l’expert assure « qu’il ne sert à rien de s’arc-bouter, car si on ne change pas le système, les américains ou les chinois le feront à notre place. » Bernard Plainfosse, chargé de mission Diffusion du Numérique dans les PME à la direction générale des entreprises, a lui aussi rappelé l’importance de la transformation numérique, regrettant qu’encore 65% des entreprises, notamment des PME, soient encore débutantes voire pas du tout impliquées sur ce point. « Les entreprises les plus matures sur le numérique ont une croissance en moyenne six fois plus élevée que celles qui sont les plus en retard », a-t-il argumenté.