L’offre Prysme de Carte Blanche dans les starting-blocks
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Les montures 1796 fournies par Carte Blanche dans le cadre de l’offre Prysme seront livrées aux opticiens partenaires du réseau tout au long du mois de juin pour un démarrage officiel au 1er juillet.
Le tollé provoqué par cette initiative n’aura pas eu raison de la détermination de Carte Blanche à proposer aux porteurs une offre de qualité sans reste à charge. Présentée par la plateforme comme une « révolution » sur le marché de l’optique, celle-ci inclut des montures de la collection 1796 vendus aux opticiens par la centrale d’achat créée par Carte Blanche et des verres fournis par les 3 fabricants sélectionnés pour cette offre : Essilor, Zeiss et Nikon. Les montures (envoyées dans les jours prochains aux opticiens partenaires) sont, pour les 12 modèles labellisés Origine France Garantie, fabriqués par trois lunetiers jurassiens. « Nous leur avons fait un contrat sur 4 ans, ce qui leur a permis d’acheter du matériel et d’embaucher du personnel. L’année prochaine, ils seront donc en mesure de fabriquer les 24 autres modèles de la collection qui deviendront à leur tour made in France », a expliqué Jean-François Tripodi, directeur général de Carte Blanche, lors d’un point presse organisé mercredi 31 mai, en précisant que l’offre est actuellement expérimentale et que le modèle est susceptible d’évoluer selon les résultats.
« Pas une bonne nouvelle pour les opticiens »
Désormais imminente, le lancement de l’offre Prysme continue de faire grincer des dents, y compris parmi les acteurs favorables aux réseaux. En visio-conférence depuis son bureau de Jérusalem, Laurent Lévy, PDG d’Optical Center, a ainsi tout bonnement déclaré que cette initiative « n’est pas une bonne nouvelle pour les opticiens qui doivent rentrer une nouvelle marque inconnue, se voient imposer des lunettes qu’ils payent le double du prix et s’inquiètent du SAV sur ces montures. » Cependant, « on a décidé d’être 100% réseaux et Optical Center a confiance en Carte Blanche. Nous avons donc payé ce ‘droit d’entrée’ au réseau et allons observer si cela nous ramène des clients. Et si ça peut aider à donner un nouvel élan dans le Jura, tant mieux », a-t-il ajouté. Frédéric Poux, président du directoire du groupe, a également rappelé avoir été un des premiers partenaires de Carte Blanche car « favorable aux réseaux ouverts ». « Mais quand nous avons découvert l’appel d’offres, nous nous sommes demandé s’ils ne sortaient pas du cadre », a-t-il rappelé. Il a toutefois insisté sur l’attachement de l’enseigne, qui vient d’ailleurs de relocaliser une partie de sa production, à la fabrication française : « Si l’offre Prysme peut sensibiliser les opticiens au made in France, c’est bien. Mais nous aurions préféré que cela se fasse sous une autre forme, par exemple en imposant une certaine quantité de montures françaises aux opticiens partenaires. »
Concernant l’avenir, Jean-François Tripodi a assuré « ne pas vouloir faire d’argent » avec la centrale d’achat Carte Blanche, créée sous un statut associatif. « La marge servira exclusivement à la logistique », assure-t-il, en pronostiquant un CA de 10 millions d’euros pour 200 000€ de résultat. Il garantit par ailleurs que la plateforme ne deviendra ni fournisseur de lentilles ni de verres, mais annonce cependant que « la structure peut évoluer si ça marche bien ».
Photo : Jean-François Tripodi, directeur général de Carte Blanche (à gauche), avec Frédéric Poux, président du directoire du groupe Alain Afflelou (à droite), le 31 mai à Paris lors de la présentation à la presse de l’offre Prysme.