Québec : les liens entre optométristes et industriels font polémique

L’Ordre des optométristes du Québec s’inquiète des pressions qu’exerceraient certains fabricants sur la profession et réclame des outils de contrôle.

Dans le cadre de l’élaboration d’un projet de loi sur l’augmentation des prérogatives de la Régie de l’assurance maladie du Québec, le président de l’Ordre des optométristes, Langis Michaud, a expliqué que, dans la province, certains industriels accorderaient des avantages considérables aux professionnels (comme l’ouverture d’importantes lignes de crédit) pour mieux contrôler leurs pratiques dans le but d’optimiser leur propre rentabilité. « Ça contrôle les produits offerts aux patients, puis ça finit par dire : le bureau qu’on t’a aidé à acheter, ce serait le fun qu’il soit un peu plus rentable. Peut-être que si tu voyais moins de patients qui n’achètent pas de lunettes ou qui prennent plus de temps à examiner, comme des personnes âgées, ce serait mieux pour notre entente », a déclaré Langis Michaud au journal Le Soleil. Des méthodes qui mettraient les optométristes dans une « position intenable ».

Dans ce contexte, l’Ordre réclame la mise à disposition d’outils pour contrôler et sanctionner ces pratiques abusives qui deviendraient “endémiques”. « On s’en va vers une intégration de plus en plus verticale » qui risque de pénaliser l’indépendance des optométristes, alerte son président, en s’inquiétant également du développement de la vente de produits optiques par Internet, « que ces groupes-là contrôlent également ».