Optical Center se lance dans la chirurgie réfractive : les ophtalmos voient rouge
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L’enseigne fondée par Laurent Lévy vient d’ouvrir une clinique de chirurgie réfractive à Lyon à la même adresse qu’un de ses magasins : le Syndicat national des ophtalmologistes (Snof) annonce qu’il va saisir l’ARS et le Conseil de l’Ordre.
Laurent Lévy a annoncé l’ouverture de son premier centre de chirurgie réfractive le 2 mars sur la chaîne de télévision i24, où il explique que « la chirurgie réfractive en France est très peu développée par rapport à Israël, au Canada ou aux Etats-Unis ». « Aujourd’hui, le temps est venu de démocratiser cette façon de voir qui change la vie de toutes les personnes qui se font opérées », explique le dirigeant d’Optical Center, qui se positionne ainsi sur tous les moyens de corriger la vision, en déclarant que les « quatre professions de la santé visuelle – orthoptistes, opticiens, ophtalmologistes et optométristes – sont extrêmement liées. »
Cumul prescription – vente ?
Reste que les ophtalmologistes ne l’entendent pas de cette oreille. Le Snof s’interroge « sur les conditions de réalisation d’actes médicaux au sein d’une structure commerciale où l’on retrouve également des opticiens-lunetiers, vendeurs de lunettes et de lentilles de contact. » « L’ouverture d’un centre Optical Center à Lyon comprenant à la fois de la chirurgie réfractive et un magasin d’optique soulève de nombreuses questions, tant sur les conditions de l’exercice de la médecine dans ce centre que sur la confusion entre prescription et vente. », explique Thierry Bour, président du syndicat.
Le Snof estime que l’ouverture de cet établissement soulève trois types de questions : la réalisation d’actes médicaux au sein de cette structure qui est présentée comme un établissement commercial portant le nom de ‘clinique Optical Center’ ; l’exercice dans un même lieu de la médecine et de la vente d’appareils optiques ; et l’indépendance professionnelle des ophtalmologistes salariés d’un groupement d’opticiens. Le syndicat rappelle que « la chirurgie réfractive ne peut être réalisée que par des ophtalmologistes respectant l’intégralité du code de la déontologie médicale et que les contrats des médecins salariés de toute structure privée doivent être visés et approuvés par le Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins. Les médecins doivent aussi se faire connaître auprès du public qu’ils reçoivent et ne peuvent rester anonymes. En conséquence, le Snof va saisir l’Agence Régionale de Santé et le Conseil de l’Ordre afin qu’ils se prononcent sur la légalité de ce montage. »