Défaillances de commerces d’optique : les petits magasins souffrent au premier chef
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Selon la société Altares, qui vient de publier son palmarès des défaillances d’entreprises du 1er trimestre 2015, 33 commerces de détail d’optique faisaient l’objet d’une procédure collective sur cette période, contre 26 au 1er trimestre 2014 et 22 au 1er trimestre 2013.
Dans 9 cas sur 10, les défaillances de magasins d’optique concernent des structures de moins de 3 salariés. Un tiers d’entre elles ont été créées il y a plus de 10 ans. « Les régions qui portent le plus de défaillances sont l’Ile-de-France (6), Midi-Pyrénées (5), Languedoc-Roussillon et Lorraine (4). Moins d’un quart des défaillantes avaient publié un bilan 2013 ou 2014, et la plupart d’entre elles – comme celles qui n’avaient pas publié de comptes récents – ne dégageaient pas de bénéfice. Seules 8 développaient plus de 200 000 € de chiffre d’affaires. Dans ces conditions, il est difficile pour le tribunal d’envisager une poursuite d’activité, 8 jugements sur 10 ont été des liquidations immédiates », nous a confié Thierry Million, directeur des études Altares.
D’une manière globale, tous secteurs confondus, 2015 est marqué par un démarrage compliqué avec 18 134 défaillances d’entreprises, en augmentation de 7,6% par rapport au même trimestre 2014. « Depuis un an, les défaillances de micro-employeurs signent chaque trimestre des niveaux record. Le premier emploi est une charge financière que beaucoup d’entrepreneurs en panne d’activité semblent ne plus pouvoir assumer. Les dépôts de bilan de structures de 1 ou 2 salarié(s) bondissent ce trimestre de plus de 47 %. Plus précisément, les défaillances de TPE d’un salarié explosent de 54% tandis que celles de deux salariés augmentent de 8% », commente Altares. Les artisans ou les commerçants individuels couvrent moins de 2 800 jugements, un nombre en retrait de 3% sur un an et 7% sur deux ans.
« La lourde tendance de ce début 2015 efface les espoirs d’un retour à une sinistralité sous la barre des 60 000 défaillances à l’année. Si l’activité a redémarré pour les PME les plus structurées, elle s’avère en revanche encore trop irrégulière pour les acteurs plus modestes pour lesquels la bataille des prix, quand ils ont encore les moyens de la mener, est insuffisante pour gagner des marchés. Pour nombre de TPE la reprise semble trop loin et il faudra tenir encore quelques mois, mais l’horizon se dégage et le plus dur pourrait être passé », conclut Thierry Millon.