Pour Guillaume Sarkozy, seuls les Ocam proposant des services (réseaux, prévoyance…) survivront

Publié le 16/02/2015

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Dans une interview accordée à La Tribune, Guillaume Sarkozy, délégué général de Malakoff Médéric, revient sur les implications de la généralisation de la complémentaire santé, qui va engendrer selon lui « une guerre des prix » et la nécessité absolue, pour les organismes, d’offrir des services, comme les réseaux de soins, sous peine de disparaître.

 

Avec la généralisation de la complémentaire santé, une « guerre des prix se profile, notamment sur le contrat de base », explique Guillaume Sarkozy. « Les prix seront extrêmement faibles. La bagarre ne fait que commencer, entre les acteurs qui veulent conserver leur place et ceux qui veulent prendre des parts de marché. » Le patron de Malakoff Médéric prévoit de « sévères désillusions » pour les nouveaux entrants sur le marché, car « la santé collective fonctionne avec un résultat d’exploitation à ‘zéro moins’. » Dans ce contexte, « seuls ceux qui vont au-delà du contrat de base et qui offrent des services, permettant de dégager des excédents, survivront. C’est une tendance mondiale, qui n’a pas été forcément comprise en France. C’est la raison pour laquelle le 4 mai prochain, nous lancerons une nouvelle démarche associant toute une gamme de services aux contrats santé », annonce celui qui pronostique la survie à terme d’une trentaine d’organismes, contre 604 aujourd’hui.

 

Les réseaux en pole position

L’institution de prévoyance mise notamment sur la contractualisation avec les professionnels de santé et milite une nouvelle fois pour le conventionnement des médecins comme celui des opticiens ou des audioprothésistes. « Nous pourrions choisir les professionnels avec lesquels nous travaillerions avec des critères de qualité, constituer des réseaux, améliorer la qualité des soins, négocier les prix… toutes choses que ne peut pas faire la Sécurité sociale. Et que nous allons entreprendre si la loi nous l’autorise (…) Pour avancer, nous avons besoin de plus transparence. Nous complémentaires, avons la prétention de travailler avec les meilleurs professionnels : nous avons besoin de savoir quel est le vrai coût de l’acte, de la pathologie, arrêt de travail compris », insiste Guillaume Sarkozy.

 

Un contrat prévoyance couplé au contrat santé

Pour Guillaume Sarkozy, les complémentaires santé doivent avoir « un regard global » sur la santé des salariés et investir notamment dans la prévention et les services, pour mettre en place de « véritables parcours thérapeutiques » et faire baisser indirectement les dépenses de prévoyance (incapacité, invalidité, arrêt de travail) qui, à 70%, « sont le fait de cinq familles de pathologies que l’on peut dépister. » Ainsi, pour financer ces projets sans augmenter les cotisations, l’institution entend proposer aux entreprises un contrat de prévoyance concomitant d’un contrat santé. Avec les économies réalisées sur le contrat de prévoyance, « il sera possible de financer, à terme, les dépenses associées au contrat santé, telles que les services ou la prévention », explique le délégué général de Malakoff Médéric.

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