Des mutuelles dénoncent les effets pervers de l’évolution des complémentaires santé
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Jean-Pierre Moreau, président d’Uni-ter (qui rassemble la Mutuelle nationale territoriale et les mutuelles locales), pointe du doigt les conséquences néfastes de l’encadrement des contrats responsables, de l’ACS et de la généralisation de la complémentaire santé.
Le président d’Uni-ter expliquent que ces mesures provoqueront une augmentation des coûts de la santé, « et donc des cotisations, qui fragiliseront l’accès aux soins. » Il estime que « les plafonds prévus pour les remboursements des frais en optique auront des effets inflationnistes sur les prestations et que la multiplication de paniers de soins entraînera une complexification, très coûteuse, des frais de gestion des contrats santé. » L’ANI qui rendra obligatoire la participation financière de tous les employeurs du secteur privé en 2016, amènera quant à elle « des agents territoriaux à rejoindre le contrat santé de leur conjoint travaillant dans le secteur privé, faute d’un dispositif analogue mis en place par leurs employeurs. Elle les conduira aussi, pour la plupart, à souscrire une sur-complémentaire coûteuse. »
« Des citoyens pourront être forcés de changer d’opérateur, alors que d’autres, n’ayant plus les moyens d’adhérer à une protection complémentaire santé, basculeront dans la précarité sociale », avertissent les mutuelles territoriales, en rappelant leur « attachement à un régime obligatoire fort et universel, complété par un régime complémentaire vraiment solidaire et vraiment responsable, et bénéficiant d’une participation financière significative et obligatoire de l’employeur, qu’il soit privé ou public. »
Jean-Pierre Moreau plaide pour la mise en œuvre d’un fond de mutualisation entre opérateurs pour éviter « les dumpings sélectifs » en régulant les tarifs et faciliter l’accès à une protection complémentaire solidaire pour tous.