Plafonnement des remboursements : un décret vain, selon la Mutualité française
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Interrogé samedi 7 juin dans l’émission “On n’arrête pas l’éco” sur France Inter, Etienne Caniard, président de la Mutualité française, a estimé que, au stade actuel de sa rédaction, le projet de décret visant à plafonner les remboursements optiques n’aurait aucune influence.
Alors que la dernière mouture du texte prévoit que le forfait maximum de prise en charge pour les montures passerait de 100 à 150 euros, et instaure des plafonds par catégorie de verres (jusqu’à 800 euros pour des progressifs), Etienne Caniard estime que ces limitations ne feront ni baisser les prix ni augmenter le reste à charge des patients, « parce que ce plafond est situé à un niveau extrêmement élevé. »
Pour le président de la Mutualité, les seuls dispositifs efficaces sont les réseaux de soins. « Depuis plus de quatre ans, nous nous battons au quotidien pour reconquérir le droit à contractualiser avec les professionnels et les distributeurs de l’optique. Il faut fixer des règles pour maîtriser les dépenses », a-t-il expliqué sur France Inter, en soulignant que « les réseaux permettent d’agir sur les prix, la qualité, la traçabilité et l’origine des verres, ce qui ne peut se faire que par des contrôles entre le financeur et le distributeur. »
Concernant la limitation des dépassements d’honoraires prévue également dans le décret sur les contrats responsables, Etienne Caniard a aussi exprimé son insatisfaction « des chiffres avancés, qui veulent plafonner les dépassements d’honoraires à un niveau supérieur au niveau moyen des dépassements observés. Le risque est de légitimer les dépassements, ce qui serait catastrophique pour l’accès aux soins des Français. »
Plus globalement, le patron de la Mutualité se dit convaincu qu’il faut remettre à plat l’ensemble du système de santé : « j’appelle au débat public sur ces questions depuis des années. »