L’UFC-Que Choisir tape sur les opticiens… et les Ocam
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L’UFC – Que Choisir a publié hier 20 mai une enquête de 30 pages menée auprès de 1188 opticiens, qui met en lumière, selon elle, une nouvelle fois la « très chère interdépendance entre opticiens et complémentaires santé. » L’association de consommateurs demande au gouvernement de revenir sur son projet de décret visant à plafonner les remboursements optiques.
Sans surprise, le premier but de cette énième étude réalisée par des enquêteurs mystère était de mettre en valeur les « optimisations de facture. » « Dans près d’un cas sur cinq (17,9 %), alors que l’on était qu’au stade des renseignements, l’opticien a spontanément proposé à l’enquêteur de falsifier la facture envoyée à la complémentaire santé, pour augmenter le remboursement perçu », note l’UFC. « Cette fraude dont les professionnels sont responsables à titre principal est plus particulièrement répandue chez les opticiens indépendants (29,5% des cas) que chez les grandes enseignes nationales (11,8%). L’étude montre que la fraude dont les opticiens sont les instigateurs renchérit les cotisations des consommateurs français de 142 millions d’euros par an ! Autrement dit, les économies permises par une lutte efficace contre la fraude permettraient d’améliorer chaque remboursement de lunettes de 14 €, sans augmentation des cotisations », ajoute-t-elle.
L’association charge aussi les Ocam : « les remboursements des assurances sur ce marché ont en effet été inflationnistes. Les garanties optique haut de gamme, qui concernent 40 % des assurés, ont enclenché un cercle vicieux entre remboursements en optique et prix pratiqués par les opticiens, qui ont fait de la France la championne d’Europe de la cherté, avec un prix moyen de 470 €. » Dans ce contexte, l’UFC s’oppose au projet de plafonnement des remboursements optiques. « A court terme, cette mesure se traduirait plutôt par une hausse du reste à charge pour les consommateurs aux corrections visuelles les plus fortes. Les baisses de prix durables en optique ne pourront venir que du développement encadré des réseaux de soins. » Ainsi, l’organisation demande au gouvernement que le plafonnement ne soit imposé aux Ocam qu’à défaut de la mise en place par les complémentaires santé d’un réseau de soin, que l’action des réseaux de soins soit strictement encadrée conformément aux recommandations de l’Autorité de la Concurrence, et qu’une enquête de la DGCCRF soit diligentée sans délai pour sanctionner les fraudes dans l’optique.