Congrès de la SFO 2104 : le glaucome en ligne de mire

Pour sa 120eme édition, le congrès de la Société Française d’Ophtalmologie, qui se tiendra au Palais des Congrès à Paris du 10 au 13 mai 2014, attend pas moins de 8 000 participants. Un programme riche et varié d’événements leur est proposé, comprenant pas moins de 60 sessions, 300 communications orales, 60 ateliers pratiques, des retransmissions de chirurgie en direct, ou encore une exposition technique de fabricants et distributeurs.

Après le strabisme en 2013, c’est le glaucome qui a été choisi comme sujet du rapport annuel de la Société. Un sujet qui n’avait pas été traité depuis 25 ans. Le glaucome primitif à angle ouvert, la forme la plus fréquente de cette pathologie, concerne pour l’heure 800 000 Français. Mais de nouvelles données épidémiologiques (une étude suédoise portant sur 33 000 sujets et une méta-analyse de 1950 à nos jours) se rejoignent sur une prévalence de 2,6% du glaucome au sein de la population. Ce qui signifierait que cette maladie indolore, première cause de cécité dans l’Hexagone, pourrait toucher 1,7 million de personnes, avec une moitié des cas non diagnostiqués. La SFO insiste donc sur l’importance du dépistage dès 40 ans, tous les 2 ou 3 ans, d’autant que de nombreux facteurs peuvent expliquer le développement du glaucome, qu’ils soient alimentaires, génétiques ou environnementaux, comme le tabac ou les pesticides.

Le congrès sera également l’occasion de revenir sur la chirurgie de la cataracte dont profitent 600 000 Français chaque année. Outre la récupération de leurs facultés visuelles, de nombreux patients disent définitivement adieu à leurs lunettes grâce aux dernières générations d’implants toujours plus performantes. Plus original, les congressistes se pencheront également sur les apnées du sommeil et leurs répercussions sur le système oculaire. Car on sait que le SAOS (Syndrome d’apnée obstructif du sommeil) agit également sur nos facultés visuelles. Il peut notamment entrainer ou aggraver la rétinopathie chez les diabétiques ou augmenter l’altération du nerf optique, en diminuant son oxygénation, dans les cas de glaucome.

Enfin, lors de la conférence de presse de présentation du futur congrès, la SFO, associée à l’Asnav, a décidé de tirer la sonnette d’alarme quant à la vente libre des solutions d’entretien pour lentilles prévue dans le projet de loi sur la consommation, adopté par l’Assemblée Nationale en décembre dernier (qui doit encore être examiné en seconde lecture fin janvier au Sénat). Dans un communiqué commun, ils appellent « le consommateur à la plus grande vigilance » en privilégiant la qualité et en suivant le conseil de l’ophtalmologiste, notamment dans le choix du produit d’entretien et son remplacement.

De gauche à droite : Professeur Christophe Baudouin, Secrétaire Général de la SFO et Chef de service aux XV-XX à Paris, Professeur Jean-François Korobelnik, Président de la SFO et Chef de service à l’Hôpital Pellegrin à Bordeaux, le Professeur Jean-Renard, de l’Hôpital du Val-de-Grâce à Paris et le Docteur Eric Sellem du centre Ophtalmologique Kleber à Lyon.