Loi Conso : les ophtalmologistes refusent la mention de l’écart pupillaire mais saluent le maintien de l’ordonnance de lunettes à 3 ans
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En votant le 16 décembre l’article 17 quater de la loi sur la consommation, les députés ont finalement abandonné l’idée de rallonger à 5 ans le délai de validité des ordonnances de verres correcteurs. Pour le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France), le maintien à 3 ans «nous permet de garder la dynamique de prévention qui est à la base de l’organisation du système de soins français.»
Le syndicat se réjouit également des «déclarations du gouvernement en faveur de la délégation de tâches envers les orthoptistes. Liées au maintien de la durée de validité des ordonnances de lunettes à trois ans, elles permettront d’avancer de façon constructive pour lutter contre la pénurie.» Mais il entend cependant poursuivre ses combats en ce qui concerne les lentilles de contact et la mesure de l’écart pupillaire qui, selon la rédaction actuelle du texte, devra être inscrite sur l’ordonnance du patient pour faciliter l’achat de lunettes sur Internet.
«Cette seconde lecture à l’Assemblée nationale n’a pas permis d’avoir des réponses concernant les lentilles de contacts puisque le législateur renvoie ces décisions importantes au décret en Conseil d’État. Le Snof regrette que le législateur n’ait pas pris ses responsabilités sur ce texte. Les députés auraient pu aligner la durée de validité de l’ordonnance des lentilles sur celle des lunettes sans porter le moindre préjudice au marché de la vente de lentilles en ligne. Cette disposition protégerait bien la santé des patients, nous souhaitons que les décrets du Conseil d’État aillent en ce sens. L’écart pupillaire incombe actuellement et naturellement aux opticiens. Cette mesure est insuffisante pour permettre à l’opticien de faire un montage des verres de qualité. Les ophtalmologistes ne pourront pas être tenus responsables de l’insatisfaction des clients qui seront mécontents de leur équipement optique. Pour la première fois, les législateurs ont imposé à une spécialité médicale une mesure dont la finalité est de servir les intérêts d’une entreprise privée», dénonce Jean-Bernard Rottier, président du Snof.
Le syndicat entend désormais faire entendre sa voix à l’occasion de la deuxième lecture du texte au Sénat et de l’élaboration des décrets d’application.