Le sénateur PS Ronan Kerdraon interpelle le gouvernement sur la formation des opticiens
Partager :
L’élu des Côtes-d’Armor préconise de rallonger les études d’optique d’une année pour développer les délégations de tâches… au frais des opticiens !
Dans une question orale à Marisol Touraine publiée hier 5 décembre au JO, Ronan Kerdraon pointe du doigt la pénurie croissante d’ophtalmologistes, reprenant les chiffres du Snof selon lequel, en 2020, seuls 8 millions de patients seront pris en charge contre dix millions aujourd’hui, alors que les besoins continueront de croître. Dans ce contexte, le sénateur rappelle que, via la loi HPST, qui autorise les protocoles de coopération entre professionnels de santé, les opticiens «pourraient être de véritables partenaires de santé des ophtalmologistes et contribuer à la prise en charge des patients, dans le cadre d’un protocole de soins conclu sous l’égide de la Haute autorité de santé.»
L’élu souligne que «cette délégation de tâches garantirait des économies de 200 millions d’euros à la collectivité, puisque cet examen, conduit par un opticien-lunetier, serait facturé à un prix moindre (trente euros, contre quarante euros actuellement, pour une consultation d’ophtalmologiste) et non remboursé par la sécurité sociale.» Cette délégation «pourrait impliquer de renforcer la formation des opticiens-lunetiers en l’allongeant d’une année (trois ans contre deux ans aujourd’hui), afin de renforcer leurs compétences en matière d’examen de vue, d’adaptation de lentilles, voire d’initiation au dépistage.»
Ronan Kerdraon suggère d’intégrer à cette troisième année deux stages pratiques à l’hôpital et en cabinet médical, «encadrés par des ophtalmologistes, afin de faire travailler ensemble ces deux professions, selon des modes opératoires voulus par les médecins spécialistes. En outre, ce cycle de formation, qui serait reconnu par l’État et intégré dans le cadre du cursus européen licence-master-doctorat (LMD), pourrait être financé par les opticiens eux-mêmes, afin de ne pas alourdir les dépenses de l’État.»
Cette question reste en attente d’une réponse de Marisol Touraine.