La Fnof et le syndicat allemand de l’optique débattent des grands enjeux du secteur
Partager :
Pour célébrer le 50ème anniversaire du traité d’amitié franco-allemand, la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France) a reçu le 28 septembre, dans le cadre du Silmo, des représentants de la Zentralverband der Augenoptiker (ZVA), le syndicat allemand de l’optique. Principaux thèmes abordés lors du dîner-débat animé par la journaliste Anette Burgdorf, sur un bateau sillonnant la Seine : la prise en charge des équipements et la vente en ligne.
Faisant le point sur les conséquences du déremboursement des lunettes par les caisses maladie d’outre-Rhin, intervenu au 1er janvier 2004, Jürgen Meyer, vice-président de la ZVA, a expliqué qu’après une forte hausse de l’activité fin 2003, «les opticiens allemands ont subi une forte baisse de leur chiffre d’affaires en 2004. Mais nous avons aujourd’hui presque rattrapé notre niveau d’avant le déremboursement. Avec l’aide du syndicat, les professionnels ont mené une importante campagne de communication pour revaloriser le métier.» Suite au rapport de la Cour des comptes, qui suggére, sous certaines conditions, un désengagement de l’Assurance maladie française des dépenses d’optique, Alain Gerbel, président de la Fnof, a rappelé que, «la Constitution affirmant le droit à la santé pour tous, il est peu probable que si, déremboursement il y a, il se fasse totalement. Enfants, défavorisés… Il y aura toujours des populations couvertes.» En phase avec son homologue allemand, il considère qu’on peut distinguer l’aspect mode et l’aspect santé, en «croisant à la fois l’utilité de l’équipement et les populations.» Concernant le remboursement par les régimes complémentaires, le représentant de la ZVA a expliqué qu’outre-Rhin, les mutuelles fonctionnent avec un système de compte, avec des prises en charge améliorées en cas de non-consommation, sans tiers-payant. Côté français, Alain Gerbel a quant à lui estimé qu’on pourrait «espérer que les Ocam n’utilisent pas l’optique pour vendre des contrats». Plus globalement, il juge que «la profession peut s’en sortir, à condition d’être dans un système raisonné, avec des gens raisonnables, ce qui n’est pas le cas en France aujourd’hui.» Jürgen Meyer assure qu’au final, les opticiens allemands préfèrent la situation actuelle «et apprécient de ne plus dépendre des caisses maladie. Ils dépendent des assurances privées, mais celles-ci sont choisies par les consommateurs, et beaucoup préfèrent d’ailleurs ne pas prendre de système complémentaire pour l’optique. Les opticiens sont plus libres.»
En matière de vente sur Internet, le ZVA a souligné qu’il existe, en Allemagne, «deux ou trois gros e-opticiens, qui vendraient 350 000 paires par an, sur un total de 11 millions d’équipements.» «Ces chiffres sont sans doute gonflés, et les lunettes vendues en ligne sont souvent inadaptées, même les plus simples», ajoute-t-il. Outre-Rhin, les sites mettent en place des réseaux d’opticiens partenaires qui ajustent les lunettes achetées sur Internet, «aux contrats très contraignants. De plus, entre la visite chez l’ophtalmologiste et la délivrance de l’équipement final, la vente se passe en quatre temps : il n’y a aucun intérêt à acheter en ligne ! Il faut faire comprendre au client les différences de prestations entre un opticien en magasin et l’e-commerce.» Alain Gerbel relève ainsi qu’en Allemagne, «les chiffres et les problèmes liés à la vente en ligne sont les mêmes qu’en France.»
Mais, pour le président de la Fnof :
Internet n’est pas une menace pour les opticiens français. Son premier danger est la collecte de données sur les internautes. Ce sont elles qui sont intéressantes et c’est pour cette raison que des assurances investissent dans des sites